Né à Verdun, le Colonel Pierre St-Cyr est un passionné d'aviation depuis l'enfance. Dès l'âge de 16 ans, Pierre prend un cours de pilotage et réalise sa passion tout en allant à l'école. Lorsqu'il prend la décision de devenir pilote professionnel, l'armée se présente comme le meilleur choix pour vivre sa passion le plus rapidement possible. Il a 20 ans lorsqu'il s'engage.
Après son entraînement, on lui offre deux choix: les avions à ailes fixes ou les ailes tournantes, les hélicoptères. Attiré par les types de missions qu'offrait cette dernière possibilité, c'est ce qu'il choisi. Après sa graduation, on lui offre une position sur les hélicoptères tactiques, rattachées à l'armée de terre. C'est dans cette branche qu'il fera sa carrière.
Ses nombreuses missions en tant que pilote l'ont mené deux fois en Haïti en 1997 et 2004 (cette fois en tant que commandant de l'unité de l'aviation canadienne) et aussi en Bosnie en 1999 avec l'OTAN, où il était commandant du détachement d'hélicoptères.
Pierre a adoré sa période de vol au sein des Forces, où il a pu voler autant qu'il voulait, réalisant son rêve d'enfance. Pour lui, cela a confirmé qu'il avait fait le bon choix en allant au centre de recrutement.
Lorsqu'il atteint le rang de Colonel, Pierre s'oriente sur une deuxième carrière, la diplomatie de défense. Détenant un BAC en Études militaires et stratégiques et une maîtrise en Gestion de projet axé sur les projets internationaux, il devient conseiller à l'ambassadeur canadien aux Nations Unies, puis un peu plus tard il part en Afghanistan où il sera Conseiller avec l'équipe stratégique. Il a beaucoup appris et aimé ses missions.
Il joint ensuite le Corps des Attachés de Défense. Ceux-ci sont des conseillers à l'ambassadeur dans une ambassade canadienne pour tout ce qui concerne la défense et la sécurité et aussi l'interlocuteur auprès du ministère de la Défense du pays dans lequel ils sont. On lui offre de partir pour la Russie. Il accepte, apprend le Russe et vivra là-bas une expérience très intense et très intéressante. Un rôle très important, qui sert à faire briller le Canada, un rôle politique mais aussi de développement des relations entre les différents pays pour lesquels il était aussi attaché de défense.
À son retour au Canada, il lui reste un an avant de prendre sa retraite. À ce moment là, Pierre a déjà passé 35 ans dans les Forces armées canadiennes. On lui offre d'aller en Haïti en tant que Chef d'État Major. Il est en charge une force de 7000 hommes provenant de 19 pays. Il est resté un an et a beaucoup aimé son expérience.
À son retour, il lui reste 4 jours avant sa retraite des Forces. Mais une crise se déclare en Ukraine. Le Chef d'État-major l'appelle alors et lui demande s'il peut rester un autre deux ans et se rendre là-bas. Ce ne fut pas une décision difficile à prendre. Il quitte peu après pour l'Ukraine. Les événements se déroulant dans ce coin du monde à ce moment-là l'ont tenu occupé et ont rendu sa présence encore plus importante.
Après ses deux ans de service là-bas, après 37 ans de carrière, Pierre décide de prendre sa retraite, pour vrai cette fois. Au moment de sa retraite, Pierre était avec son épouse depuis 31 ans. Durant ces 31 ans, il a été en mission à l'extérieur pendant 11 ans et demi. Son épouse l'a toujours soutenu et accompagné dans ces choix, ses décisions et ses missions.
Pierre n'a jamais regretté son choix de s'être engagé. Les Forces sont exigeantes mais généreuses. Elles lui ont permis de voyager, faire des études, de connaître d'autres cultures, d'autres langues et de vivre l'adrénaline qu'il voulait avoir. Il a connu l'esprit d'équipe et la camaraderie qui sont encore très importantes aujourd'hui.
Je veux remercier Pierre d'avoir pris le temps de me parler et de poser pour le Projet Vétérans. Ce fut un réel plaisir d'entendre son histoire, sa passion et c'est un réel plaisir de la transmettre à travers ce projet.
Photographe(r) / Montréal
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