Laissez-moi vous présenter un grand homme, Raymond Playfair.
Raymond est un canadien qui a grandit en partie en Angleterre. Sa mère et sa grand-mère dirigeaient un pub là bas. C'est en Angleterre qu'il habitait et qu'il travaillait au déclenchement de la Deuxième Guerre Mondiale. À ce moment là, il était employé dans une usine de construction et d'assemblage d'avions. Après le début de la guerre, dès qu'il atteint l'âge nécessaire, il décide de s'engager et de devenir soldat. Il avait toujours rêvé d'être soldat. Il aurait pu s'engager dans l'armée anglaise, où il avait été sergent dans les cadets. Mais lorsque vient le moment de choisir sous quelle bannière se battre, c'est le Canada qu'il choisi.
On lui offre de devenir Capitaine en commençant vu son expérience dans les cadets anglais. Mais il refuse, il veut commencer en tant que soldat. Puisqu'il venait de Montréal, il joint le Blackwatch. Cependant, la campagne d'Italie avait commencé et l'armée voulait envoyer des forces là-bas. Raymond rejoint alors le régiment Hastings and Prince Edward. Ce régiment a plus de décorations que n'importe quel autre pendant la guerre. Raymond les rejoint en Italie continentale.
Il participera a de nombreuses rencontres entre les Allemands et les Canadiens, dans des conditions difficiles: la chaleur, la boue, la manque d'eau potable, etc.
Raymond a été blessé pendant la campagne d'Italie. Il était dans une maison avec d'autres soldats et défendait la position. Il était au rez-de-chaussée et les autres hommes à l'étage. Un soldat allemand blessé et apeuré entre dans la maison et Raymond se rend compte qu'il s'agit d'un médique. Il saigne abondamment. Raymond s'occupe de lui apposer des bandages. Le soldat allemand est très nerveux, bien sûr. Il montre des photos de sa famille à Raymond. Celui-ci lui dit de ne pas s'inquiéter, puisqu'il est un médique, rien ne lui sera fait. Il lui propose de soit le prendre prisonnier ou de le laisser retourner rejoindre les siens. Le médique Allemand est surpris et décide de repartir. Raymond monte à l'étage et constate que les Allemands commencent à les encercler. Il leur lance alors des grenades. Il retourne alors d'où il venait et en regardant dans la maison, il trouve des oiseaux empaillés. Cela lui fait penser à sa grand-mère qui les aime bien. Quelques minutes plus tard, un tank commence à tirer sur la maison. Raymond est touché et perd connaissance. Quand il se réveille, il est couvert de plume et pour quelques secondes dans sa confusion, il est convaincu d'être un oiseau! Mais seulement pour quelques secondes, car il perd connaissance de nouveau. Quand il se réveille la prochaine fois, blessé à la jambe, il est en train de se faire traîner par les épaules par deux Allemands. Ils sont en train de le transporter où se trouve les autres canadiens. Il s'évanouit de nouveau. À son réveil, on le place avec les autres et il voit arriver un docteur allemand. Il avait été envoyé pour soigner les canadiens par le médique allemand qu'il avait aidé plus tôt, puisque le médique canadien était mort. Le destin...
Raymond se fait soigner et de retour en Angleterre, il a l'opportunité d'aller se battre au Japon avec un arrêt au Canada. Il est au Canada quand la guerre se termine avant qu'il ait l'occasion de partir au Japon. On lui offre de retourner en Angleterre mais l'amour le fait rester, pour toujours. C'est pendant son séjour au Canada qu'il rencontre l'amour de sa vie, celle qui deviendra sa femme pour les 68 prochaines années, jusqu'à ce jour.
Lorsque Raymond raconte son histoire, on comprend que comme un chat, il a plusieurs vies. On lui a tiré dessus si souvent pendant la guerre... Après la guerre, Raymond retournera faire un voyage en Angleterre et ira visiter ses anciens collègues de travail. À son arrivée, il apprend qu'un obus est tombé sur l'usine et qu'ils sont tous morts... Raymond a vraiment plusieurs vies...
Ce fut un véritable honneur de rencontrer Raymond Playfair. Un grand homme.
Photographe(r) / Montréal
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